Dans la note d'alerte N° 1 destinée aux enseignants, le CSEN (1), dont Stanislas Dehaene est président, s'en prend violemment à notre méthode.
1. Conseil Scientifique de l'Éducation Nationale
« Nous continuons d’observer, en début de CP, des classes où l’enseignement de la lecture commence par une approche globale. »
➜ Notre réponse :
D'après le ministère (guide orange), apprendre à lire se résume à déchiffrer successivement des syllabes, des pseudo mots, mots "entièrement déchiffrables", de courtes phrases et enfin de petits textes.
• les outils proposés par Lutin Latulu ne s'opposent pas à cette approche ; c'est d'ailleurs ce que nous proposons dans le "Mémo des Sons".
• par contre, nous savons que le seul entraînement mécanique du B, A - BA ne suffit pas à enseigner la lecture ; nous proposons de multiplier les stratégies et les outils pour que les élèves comprennent ce qu'ils lisent. Nous prônons un travail sur le sens, mais aussi sur l'affinement de la phonologie, l'étude systématique du rapport entre lettres et sons (en particulier à l'écrit), le travail de la fluence, l'enrichissement du vocabulaire, l'étude de la syntaxe, etc…
C'est pour cela que les activités que nous proposons sont toutes inclues dans un projet de lecture qui donne sens et intérêt à l'entraînement.
« On présente des textes de plusieurs dizaines de lignes. »
➜ Notre réponse :
C'est vrai. Mais il n'a jamais été écrit dans nos propositions que ces textes devaient être lus par les élèves. Heureusement ! Ils servent d'arrière-plan et de support aux activités d'apprentissage méthodique.
« On présente des textes de plusieurs dizaines de lignes. »
➜ Notre réponse :
C'est vrai. Mais il n'a jamais été écrit dans nos propositions que ces textes devaient être lus par les élèves. Heureusement ! Ils servent d'arrière-plan et de support aux activités d'apprentissage méthodique.
« Ces textes sont parfois rendus volontairement illisibles (pourquoi ?). »
➜ Notre réponse :
Il aurait suffit que M. Dehaene lise le guide du maître pour comprendre que ce texte "silhouetté" n'avait pas évidemment pas vocation à être déchiffré, mais était destiné à mettre en évidence des éléments syntaxiques (majuscules, points, guillemets…) apprendre leur nom et décrire leur fonction.
« Ces textes sont parfois rendus volontairement illisibles (pourquoi ?). »
➜ Notre réponse :
Il aurait suffit que M. Dehaene lise le guide du maître pour comprendre que ce texte "silhouetté" n'avait évidemment pas vocation à être déchiffré, mais était destiné à mettre en évidence des éléments syntaxiques (majuscules, points, guillemets…) apprendre leur nom et décrire leur fonction.
« Indéchiffrables par les élèves, ces textes sont accompagnés d’instructions inefficaces : repérer les mots découverts la veille, rechercher dans le texte d’une phrase ou d’un groupe de phrases lu par l’enseignant, souligner les petits mots, ou encore observer des lettres qui composent les autres mots pour essayer de les déchiffrer. »
➜ Notre réponse :
• Repérer un mot déjà travaillé est conforme au travail de la fluence que nous proposons.
• Retrouver (en comptant ses mots) une phrase écrite correspondant à une phrase entendue est une activité qui fait prendre conscience du rapport entre la segmentation de l'oral et de l'écrit.
• Souligner les petits mots [ici "le", "de", "a", "un"] déjà rencontrés ne semble pas inutile et fournit des points d'appuis syntaxiques.
• Quant à l'observation des mots qu'on ne peut pas lire, elle va faire l'objet d'un travail guidé par le maître qui invite les élèves à comprendre le rôle du déchiffrage (voir guide du maître).
« Indéchiffrables par les élèves, ces textes sont accompagnés d’instructions inefficaces : repérer les mots découverts la veille, rechercher dans le texte d’une phrase ou d’un groupe de phrases lu par l’enseignant, souligner les petits mots, ou encore observer des lettres qui composent les autres mots pour essayer de les déchiffrer. »
➜ Notre réponse :
• Repérer un mot déjà travaillé est conforme au travail de la fluence que nous proposons.
• Retrouver (en comptant ses mots) une phrase écrite correspondant à une phrase entendue est une activité qui fait prendre conscience du rapport entre la segmentation de l'oral et de l'écrit.
• Souligner les petits mots [ici "le", "de", "a", "un"] déjà rencontrés ne semble pas inutile et fournit des points d'appuis syntaxiques.
• Quant à l'observation des mots qu'on ne peut pas lire, elle va faire l'objet d'un travail guidé par le maître qui invite les élèves à comprendre le rôle du déchiffrage (voir guide du maître.
« Le CSEN liste certains gestes à éviter parmi lesquels l'introduction de l’alphabet phonétique international aux élèves »
➜ Notre réponse :
C'est effectivement un parti-pris que nous assumons pour des raisons de praticité et de clarté. Mais nous précisons dans le guide du maître :
Ces signes n’ont pas vocation à être appris. Ils doivent toujours être explicités par le maître qui en donne la valeur. Ils ne sont jamais ni à lire, ni à écrire par les élèves. Ainsi, [a] est toujours oralisé par l’enseignant ainsi : « on entend A » ou « le son A ».
« Le CSEN liste certains gestes à éviter parmi lesquels l'introduction de l’alphabet phonétique international aux élèves »
➜ Notre réponse :
C'est effectivement un parti-pris que nous assumons pour des raisons de praticité et de clarté. Mais nous précisons dans le guide du maître :
Ces signes n’ont pas vocation à être appris. Ils doivent toujours être explicités par le maître qui en donne la valeur. Ils ne sont jamais ni à lire, ni à écrire par les élèves. Ainsi, [a] est toujours oralisé par l’enseignant ainsi : « on entend A » ou « le son A ».
M. Dehaene précise et prolonge ces attaques contre Lutin Latulu dans une vidéo mise en ligne par lefigaro.fr.
« On ne sait pas très bien ce que l'élève doit apprendre : à deviner de quel mot il s'agit… »
➜ Notre réponse :
Nous n'avons jamais préconisé le moindre travail de devinette de mot hors contexte. Cependant, nous pensons que dans l'acte de lecture, l'anticipation du sens associé à la vérification systématique par le déchiffrage est une attitude mentale utile pour construire le sens. Nous décrivons avec précision la méthode que nous proposons, mais nous ne l'imposons pas.
M. Dehaene précise et prolonge ces attaques contre Lutin Latulu dans une vidéo mise en ligne par lefigaro.fr.
« On ne sait pas très bien ce que l'élève doit apprendre : à deviner de quel mot il s'agit… »
➜ Notre réponse :
Nous n'avons jamais préconisé le moindre travail de devinette de mot hors contexte. Cependant, nous pensons que dans l'acte de lecture, l'anticipation du sens associé à la vérification systématique par le déchiffrage est une attitude mentale utile pour construire le sens. Nous décrivons avec précision la méthode que nous proposons, mais nous ne l'imposons pas.
J'ai d'abord été sidéré de ces attaques contre mes propositions.
J'ai aussi ressenti de l'injustice. Les critiques remettent en cause en quelques mots un travail auquel j’ai consacré 4 ans de ma vie.
Puis, avec un peu de recul, c'est une sensation d'incompréhension qui a vu le jour. En effet, M. Dehaene fait un contresens complet sur la nature de la méthode que je propose, la qualifiant de « globale ». Cette affirmation n’est pas du tout représentative du travail destiné aux élèves puisque le site confère à l’étude du code grapho-phonologique une place tout à fait centrale.
Aujourd'hui, je suis dans un sentiment qui oscille entre désolation et colère. L'argumentaire me semble malhonnête : les propos prêtés à Lutin Latulu et les éléments visuels mis en évidence sont sortis de leur contexte, mal compris et interprétés à la sauvette. Tout cela dénote à mes yeux un manque de rigueur total venant d’un conseil "scientifique".
Ce discours choquant a encore été renforcé lorsque j'ai essayé de contacter le CSEN ainsi que le ministère de l'Éducation Nationale pour avoir des explications… sans suite. J'ai aussi demandé au site lefigaro.fr un droit de réponse. Même fin de non-recevoir.
C'est assez simple : il sait que la grande majorité des enseignants utilise ce qu'il est convenu d'appeler une méthode "mixte", une méthode qui se soucie à la fois de la construction du rapport grapho-phonologique et de la construction du sens. D'ailleurs, une large majorité des méthodes du commerce fonctionne sur ce principe didactique.
Mais M. Dehaene craint de se facher avec l'édition pédagogique en stigmatisant telle ou telle méthode. Aussi pointe-t-il note site du doigt pour l'accabler de tous les maux dont souffrirait l'enseignement de la lecture. C'est plus pratique.
Par ailleurs, il promeut de manière explicite certaines méthodes qui suivent à la lettre (c'est le cas de le dire) ses préceptes : méthode Néo (Nathan) et Je lis, j'écris (Les Lettres Bleues). Ce qui est quand même gênant de la part d'un prescripteur rattaché au Ministère de l'Éducation.
Mais en lisant entre les lignes la fin de la Note d'Alerte n°1, on peut dès lors se demander si ces propositions ne sont pas destinées à faire perdre aux enseignants toute liberté pédagogique et les faire peu à peu glisser vers un simple rôle d'exécutant. D'ailleurs, les instances syndicales ne s'y trompent pas qui critiquent sévèrement cette posture du Ministère.
De son côté, Lutin Latulu a été créé non pas pour imposer LA méthode qui apprendrait à lire à tous les élèves, mais pour aider les enseignants à trouver des outils qu'ils pourraient intégrer à leur propre pratique. Refusant les chapelles, Lutin Latulu sort du débat vain opposant méthodes syllabiques et globales. Notre approche se veut pragmatique et laisse aux enseignants la responsabilité de choisir les outils proposés en fonction de leur expérience, de leurs partis pris mais aussi des besoins de leurs élèves.
Si tel est le cas, tu peux me faire part de ton opinion sur cette affaire ou simplement m'expliquer en quoi Lutin Latulu est ou a été un outil utile à ta pratique pédagogique.
N'hésite pas à m'envoyer un message. Cela me confortera sur le bien-fondé de ce projet et je ne manquerai pas de te répondre.
Si tel est le cas, tu peux me faire part de ton opinion sur cette affaire ou simplement m'expliquer en quoi Lutin Latulu est ou a été un outil utile à ta pratique pédagogique.
N'hésite pas à m'envoyer un message. Cela me confortera sur le bien-fondé de ce projet et je ne manquerai pas de te répondre.